ALZAAN
*Personne pour emplir le silence tombé sur l'assemblée ? Kanda ne rate pas l'occasion. Elle se dresse sur son siège et toise l'enfant de toute sa hauteur.*
- Une enfant sans discipline, ingrate envers ses maîtres, irrespectueuse de leur savoir et du temps qu'elle se voit accorder. Comment peut-elle aspirer à dompter quoi que ce soit, air ou autre ?
*Son ton est semblable à la surface d'un lac en hiver, lisse et glacial.*
- Peut-être en apportant à la maîtrise la volubilité et la fantaisie qui font également la nature de l'air, Kanda. Ne pouvons-nous pas voir les choses sous cet angle ?
*Oaïna vient d'élever sa douceur comme rempart face à la dureté de sa collègue.*
- Je suis d'accord avec Oaïna. Nos enfants sont élevés pour être des maîtres de l'air. Il faut en revanche leur donner le professeur qui saura conjuguer son caractère à l'apprentissage.
- On n'apprend pas à celui qui ne veut apprendre, Alaïn.
- Vos points de vue sont respectables, tous autant qu'ils sont. Cependant, maîtres, il ne me semble pas que votre élève ait eu la possibilité de développer son propos... Auriez-vous l'obligeance de la laisser s'exprimer ?
*Les voix se taisent, les regards qui s'étaient croisés et affrontés reviennent sur Cylia. La petite, à nouveau interrogée, tente de reprendre sans trop bafouiller le discours élaboré avec son mentor.*
- Je suis nomade. Les nomades vont et viennent, ils voyagent, apprennent en visitant le monde, pas dans des livres et des salles de classe. C'est comme ça qu'on devrait vivre, non ? C'est comme ça que j'avais compris l'enseignement de maître Alzaan.
*Bien entendu, à cette seule phrase, toute l'assemblée reporte son attention sur le maître zen. Kanda se frappe le front, consternée. Oaïna plie et déplie nerveusement les doigts, inquiète. Atô hausse un sourcil intrigué. Il est peut-être temps pour lui d'expliquer, voire de corriger, les allégations de sa pupille...*
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YUMIKI
- Ça roule, M'sieur ! Bancoon, Manoé et Gil, vous serez l'équipe des... Heu...
- Des Canons du ciel !
- Non, des Terreurs aériennes !
- Des Garudas.
*Les deux costauds regardent leur camarde avec un drôle d'air. Gil hausse les épaules.*
- J'ai vu ça dans un livre. Ce sont des rapaces au plumage doré qui portent les messages des esprits. Les hommes doivent les vénérer.
*Manoé et Bancoon sourient de toutes leurs dents et acquiescent. Ils seront les Garudas.*
- Okay, okay. M'sieur, Cécaline, venez par ici, faut qu'on se mette d'accord nous aussi.
*Pigar attire ses compagnons à l'écart. Il les prend par l'épaule, forçant Yumiki à se pencher, et chuchote.*
- Il nous faut un super nom pour contrer le leur. Et faut aussi qu'on sache quel nom on doit vous donner à vous, M'sieur. Parce que vous dire " M'sieur " tout le temps, c'est ch... C'est pas terrible.