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Selkia s’attendit à ce qu’Anora poursuive et lui donne plus d’information sur la fille étrange rencontrée plus tôt quand revint Iluq.
Si vite ? Je croyais qu’il serait remplacé.Les servantes partent, emportant leurs rumeurs. Selkia les interrogera plus tard donc.
Sur le visage de la jeune courtisane, la curiosité et le soulagement ne transpirent pas sur son visage quand Anora relève judicieusement et malicieusement il faut le dire l’absence du manteau blanc, signe distinctif, du jeune homme. Elle se permet de paraître surprise. À vrai dire, elle pensait que le garde tenait suffisamment à ses intérêts pour ne pas se faire pincé en train de bouder.
Quand l’individu se met à genou, Selkia pense que ses excuses lui ont été plus imposées par sa supérieure. Il ne semblait pas enclin à reconnaître ses tords facilement il y a une heure à peine. Elle se contentera de lui pardonner pour ne pas mettre de l’huile sur le feu bien que cela sera fait sans sincérité.
Anora lui demande ensuite la source de l’écart de ce garde. Selkia fixe le garde. S’il se permet de déformer la vérité, il ne risque pas d’en tirer partie car c’est sa parole contre la sienne et Anora a plus de chance de croire sa demoiselle de compagnie qu’un garde encore adolescent rencontré le jour même. Mais ce serait une éclaboussure sur sa réputation auprès de la Matriarche. Iluq répond toutefois une version proche de la réalité, comme s’il a assimilé les reproches de sa protégée. Elle est plus encline à être sincère puisqu’il est moins revanchard qu’elle ne le croyait auparavant.
Selkia attend la prochaine réponse de la Matriarche et si elle le permet glisser un commentaire.